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28/02/1983

  • Produit par : Steve Lillywhite & Bill Whelan.
  • Edité par : Island Records

Singles

Histoire

    En 1983, la Grande-Bretagne musicale se cherche de nouveaux héros.
    The Jam, groupe chou-chou, s'est séparé un an auparavant. La frime et le strass néo-romantiques n'amusent plus personne. The Smiths n'en est qu'à ses premiers balbutiements. U2, pour sa part, a déjà fait ses preuves. Mais il lui manque désormais un single, un album afin de définitivement concrétiser l'espoir que beaucoup ont placé en lui.

    Les sessions d'enregistrement du troisième LP, celui que le groupe n'a pas le droit de rater, ont débuté à l'été 82. Aux manettes se trouve une nouvelle fois Steve Lillywhite, qui déroge à sa règle d'or : ne jamais travailler avec le même artiste plus de deux albums. Il ne regrettera pas son choix... Car cette fois-ci, le quatuor a de la substance à offrir et surtout, de vraies chansons.
    Le premier signe du raz de marée U2 voit le jour en janvier 83 sous la forme d'un single intitulé "New Year's Day". Morceau le plus accompli alors écrit par le groupe, il est construit à la perfection : une intro insidieuse à la batterie, quelques notes de piano et une basse noyée sous les effets avant que la guitare ne déchire le voile et annonce l'entrée d'un chant posé, maîtrisé, qui débouche sur un refrain imparable. U2 tient son premier hit.

    "War" se montre à la hauteur de cet apéritif et ce dès l'ouverture avec un "Sunday Bloody Sunday" à l'allure martiale, dans lequel Bono évoque, intelligemment, le problème irlandais. Les nouvelles compositions respirent enfin, les arrangements (guitare électro-acoustique, choeurs, violons électriques) sont toujours utilisés avec pertinence. "Seconds" est entêtant à souhait, "Drowning Man" intrigue, comme les voix féminines sur "Red Light" où une trompette déchirée ajoute une chaleur inhabituelle. Quant à "40", ballade douce-amère et apaisante, elle clôt avec bonheur l'un des albums incontournables de la décennie passée.

    U2 devient, malgré lui, le fer de lance d'un (pseudo)mouvement, le rock héroïque, comme aiment à les créer nos confrères britanniques. Dans leur sillage avec plus ou moins de bonheur, s'engouffrent les Ecossais de Big Country et Simple Minds ou les Gallois de The Alarm. Mais nos Irlandais n'ont que faire de cette agitation : une énorme tournée les attend et ils savent qu'ils tiennent entre leurs mains la possibilité de devenir LE groupe des années à venir.