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09/03/1987

  • Produit par : Daniel Lanois and Brian Eno
  • Edité par : Island Records

Histoire

    Dix mois de tournée ont épuisé un groupe qui a été de tous les festivals et a volé la vedette à toutes les autres stars présentes au fameux Live Aid organisé par Bob Geldof et n'a pas eu le temps de penser à son avenir.

    De 1986, on retiendra surtout sa participation à la tournée Amnesty International, Conspiracy Of Hope. Pourtant le quatuor a tout de même trouvé le temps de créer son propre label Mother Records, pour aider les jeunes talents irlandais. Bono, pour sa part, a collaboré avec le groupe Clannad et est parti en Ethiopie, une expérience dont il reviendra fortement marqué. Ce n'est qu'à la fin 86 que U2 se rassemble pour travailler à la suite d'un "The Unforgettable Fire" consacré comme un monument new wave.

    Bien évidemment, on ne change pas une équipe qui gagne : Brian Eno et Daniel Lanois sont donc rappelés pour l'album de la consécration, celui qui va faire entrer U2 au panthéon du rock. Car pour la décennie passée, aujourd'hui si décriée, U2 est bien le groupe par qui le rock continue d'exister. "The Joshua Tree" est sans doute le disque le plus organique, le plus chaleureux enregistré par le quatuor, un résultat dû au fait que, cette fois-ci, Eno s'est quelque peu effacé au profit de Lanois.

    L'album s'ouvre sur ce que l'on peut appeller la Sainte-Trinité des Irlandais, trois morceaux au romantisme imparable pour autant de hits : "Where The Streets Have No Name", "I Still Haven't Found What l'm Looking For", "With Or Without You"...

    Puis l'ambiance s'assombrit avec l'inquiétant "Bullet The Blue Sky" où la guitare de The Edge se répand en larsens menaçants. Bono, lui, s'affirme définitivement comme un "vrai" chanteur, sa voix se fait plus soul et, accompagnée d'un seul piano sur le début de "Running To Stand Still", séduit définitivement. Seul "In God's Country" peut rappeler un peu les envolées Iyriques des débuts alors que "Exit" est un morceau à part, à la structure anarchique, et annonce, sans le savoir, les expérimentations des années 90.

    Mais U2 n'en est pas encore là. Il est au sommet de sa gloire : le très sérieux magazine américain Time lui a offert sa Une en avril 87, un honneur que seuls The Beatles et The Who ont connu avant. Mais les quatre Irlandais n'en sont plus à un honneur près...